samedi 3 septembre 2011
Saez- Putain vous ne m'aurez plus...
Des mots, des souvenirs, une blessure... La solitude face à la souffrance que peut causer l'attachement à un être..
Une chanson qui s'inscrit dans la continuité de ce blog...
A Toi, à Lui, à Vous...
dimanche 18 avril 2010
COUP DE COEUR: "A une passante" de Charles Baudelaire
La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?
Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !
lundi 14 décembre 2009
Citation en lien avec nos réflexions littéraires..
Nous avons terminé le poste ci-dessous en disant qu'avec le poème "Elévation", nous avions atteint l'univers de la sensorialité, un niveau supérieur du langage où la méditation silencieuse est Reine. Alors si nous revenions un peu sur l'imporatnce et la nécessité du silence dans la méditation? En effet, le silence est un besoin essentiel. D'ailleurs, le violoniste américain Yehudi Menuhin affirme que:
Du silence naît tout ce qui vit et dure ; car c'est le silence qui nous relie à l'univers, à l'infini, il est la racine de l'existence et par là l'équilibre de la vie.
Après avoir tant mis l'accent littéraire sur cette quête du soi, il est important de comprendre que cette quête ne peut se faire dans n'importe quelle circonstance. Nous avons tous besoin à un moment donné de "faire le vide", de se taire et de réfléchir, silencieusement. Mais cette quête en soi, silencieuse, n'est pas un voyage facile: elle peut être longue et pénible. D'ailleurs, Henri d'Hellencourt explique que "[l]'homme courageux n'est pas celui qui n'a jamais peur, mais celui qui accepte de faire silence en lui." Mais une fois que nous y sommes parvenus- pour autant que nous trouvions cette paix intérieure- nous réalisons à quel point le voyage en valait la peine. Cette méditation silencieuse n'est pas seulement libératrice pour nous mais aussi pour les gens qui nous entoure. Sur un ton quelque peu ironique, Anton Tchekhov disait à ce propos que "[l]'homme heureux ne se sent bien que parce que les malheureux portent leur fardeau en silence. Sans ce silence, ce bonheur ne serait pas possible." Le silence est alors nécessaire à faire pour nous et pour les autres. Partir silencieusement au fond de soi pour revenir libéré et confiant.
Du silence naît tout ce qui vit et dure ; car c'est le silence qui nous relie à l'univers, à l'infini, il est la racine de l'existence et par là l'équilibre de la vie.
Après avoir tant mis l'accent littéraire sur cette quête du soi, il est important de comprendre que cette quête ne peut se faire dans n'importe quelle circonstance. Nous avons tous besoin à un moment donné de "faire le vide", de se taire et de réfléchir, silencieusement. Mais cette quête en soi, silencieuse, n'est pas un voyage facile: elle peut être longue et pénible. D'ailleurs, Henri d'Hellencourt explique que "[l]'homme courageux n'est pas celui qui n'a jamais peur, mais celui qui accepte de faire silence en lui." Mais une fois que nous y sommes parvenus- pour autant que nous trouvions cette paix intérieure- nous réalisons à quel point le voyage en valait la peine. Cette méditation silencieuse n'est pas seulement libératrice pour nous mais aussi pour les gens qui nous entoure. Sur un ton quelque peu ironique, Anton Tchekhov disait à ce propos que "[l]'homme heureux ne se sent bien que parce que les malheureux portent leur fardeau en silence. Sans ce silence, ce bonheur ne serait pas possible." Le silence est alors nécessaire à faire pour nous et pour les autres. Partir silencieusement au fond de soi pour revenir libéré et confiant.
Réflexion autour du poème "Elévation"...
Cette semaine, j'ai choisi de poster "Elévation" de Charles Baudelaire. Pourquoi ce choix? Nous arrivons gentillement au terme de ce voyage littéraire au cours duquel une fin particulière était recherchée: celle de la libération de l'esprit. Un détachement du corps, pour alléger l'élévation de l'esprit. Ce poème illutsre ainsi bien le stade final de ce voyage littéraire.
Dans ce poème, l'auteur reprend un thème que nous avons abordé la semaine dernière; l'affranchissement de l'esprit à travers les sens et la nature.
L'"Elévation" reflète chez Baudelaire l'Idéal; un idéal que personne ne parvient à atteindre mais que le littérature et la réflexion sur ce que nous sommes ici-bàs permet d'approcher. Cet Idéal chez Baudelaire s'oppose au Spleen qu'est un état d'esprit dépressif ou encore un état d'angoisse. Ici, dans ce poème "Elévation", on comprend que le mal, ce Spleen, provient surtout du corps, alors que le bien, cet Idéal peut être accessible par la nature. En effet, pour l'auteur, c'est la nature qui nous élève et c'est le corps qui nous descend. L'auteur explique que lorsque nous écoutons la nature, nous écoutons nos sens et qu'il y a alors une sorte de spiritualisation des sens. Nous retrouvions cette idée chez Rimbaud la semaine passée.
Nous avons atteint avec le poème "Elévation", l'univers de la sensorialité, un niveau supérieur du langage où la méditation silencieuse est Reine...
Dans ce poème, l'auteur reprend un thème que nous avons abordé la semaine dernière; l'affranchissement de l'esprit à travers les sens et la nature.
L'"Elévation" reflète chez Baudelaire l'Idéal; un idéal que personne ne parvient à atteindre mais que le littérature et la réflexion sur ce que nous sommes ici-bàs permet d'approcher. Cet Idéal chez Baudelaire s'oppose au Spleen qu'est un état d'esprit dépressif ou encore un état d'angoisse. Ici, dans ce poème "Elévation", on comprend que le mal, ce Spleen, provient surtout du corps, alors que le bien, cet Idéal peut être accessible par la nature. En effet, pour l'auteur, c'est la nature qui nous élève et c'est le corps qui nous descend. L'auteur explique que lorsque nous écoutons la nature, nous écoutons nos sens et qu'il y a alors une sorte de spiritualisation des sens. Nous retrouvions cette idée chez Rimbaud la semaine passée.
Nous avons atteint avec le poème "Elévation", l'univers de la sensorialité, un niveau supérieur du langage où la méditation silencieuse est Reine...
COUP DE COEUR: "Elévation" de Charles Baudelaire
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !
dimanche 6 décembre 2009
Une vidéo pouvant évoquer le poème "Sensation" d'Arthur Rimbaud
Je souhaite cette semaine poster une vidéo qui puisse être en lien avec le poème publié. J'ai choisi la chanson de Barbara intitulée "L'Aigle Noir" pour illustrer à travers une chanson ce que le poème d'Arthur Rimbaud peut évoquer.
En effet, au début de la chanson (Un beau jour, ou peut-être une nuit, près d'un lac, je m'étais endormie...), je perçois la même image qu'au début du poème: Un individu allongé, les yeux fermés et ailleurs, bien loin puisque on ne cherche même plus à savoir s'il fait nuit ou jour, peu importe, on est ailleurs. A nouveau cette notion de l'évasion. Mais cette évasion se fait par les sens. D'ailleurs la plus grande corrélation entre ces deux textes est, pour moi, le développement des sens au contact de la Nature: "...je le vis tournoyer. Près de moi, dans un bruissement d'ailes,... De son bec, il a touché ma joue. Dans ma main, il a glissé son cou." On retrouve dans ces phrases la vue, l'ouïe et le toucher.
Mais ce poème reprend également d'autres éléments des poèmes publiés. Par exemple, la phrase Comme avant, dans mes rêves d'enfant, Comme avant, sur un nuage blanc... rappelle la nostalgie et la pureté de l'enfance qui ont été évoquées dans le poème "Intérieur"(Lorsque la Nostalgie me visite, On discute de l’Enfance Qui s’est promenée paisiblement avec moi,Dans l’ignorance l’insouciance l’innocence) ou encore dans le poème "Recueillement" (Vois se pencher les défuntes Années.)
On retrouve aussi dans cette chanson une solitude chez l'individu, une solitude face au chagrin qui fut dévelooppée dans l'ensemble des poèmes (L'oiseau m'avait laissée seule avec mon chagrin.)
Finalement, cette chanson, en faisant appel à l'image de l'oiseau, évoque la notion de liberté. Une volonté de vouloir se libérer soi-même, de s'envoler loin, bien loin (idée centrale des poèmes publiés jusqu'ici.) Et pourtant, comme bien souvent dans les différents poèmes, derrière cette quête de la libération de l'esprit se cache toujours une tâche sombre (ici l'oiseau est noir tout comme la nuit noire du poème "Recueillement") qui amène à la fois réconfort et inquiétude.
En effet, au début de la chanson (Un beau jour, ou peut-être une nuit, près d'un lac, je m'étais endormie...), je perçois la même image qu'au début du poème: Un individu allongé, les yeux fermés et ailleurs, bien loin puisque on ne cherche même plus à savoir s'il fait nuit ou jour, peu importe, on est ailleurs. A nouveau cette notion de l'évasion. Mais cette évasion se fait par les sens. D'ailleurs la plus grande corrélation entre ces deux textes est, pour moi, le développement des sens au contact de la Nature: "...je le vis tournoyer. Près de moi, dans un bruissement d'ailes,... De son bec, il a touché ma joue. Dans ma main, il a glissé son cou." On retrouve dans ces phrases la vue, l'ouïe et le toucher.
Mais ce poème reprend également d'autres éléments des poèmes publiés. Par exemple, la phrase Comme avant, dans mes rêves d'enfant, Comme avant, sur un nuage blanc... rappelle la nostalgie et la pureté de l'enfance qui ont été évoquées dans le poème "Intérieur"(Lorsque la Nostalgie me visite, On discute de l’Enfance Qui s’est promenée paisiblement avec moi,Dans l’ignorance l’insouciance l’innocence) ou encore dans le poème "Recueillement" (Vois se pencher les défuntes Années.)
On retrouve aussi dans cette chanson une solitude chez l'individu, une solitude face au chagrin qui fut dévelooppée dans l'ensemble des poèmes (L'oiseau m'avait laissée seule avec mon chagrin.)
Finalement, cette chanson, en faisant appel à l'image de l'oiseau, évoque la notion de liberté. Une volonté de vouloir se libérer soi-même, de s'envoler loin, bien loin (idée centrale des poèmes publiés jusqu'ici.) Et pourtant, comme bien souvent dans les différents poèmes, derrière cette quête de la libération de l'esprit se cache toujours une tâche sombre (ici l'oiseau est noir tout comme la nuit noire du poème "Recueillement") qui amène à la fois réconfort et inquiétude.
vendredi 4 décembre 2009
A propos de "Sensation"...
Le coup de coeur de cette semaine est un poème de Rimbaud écrit en mars 1870 alors qu'il n'avait que 16 ans.
La semaine passée, j'ai évoqué le recueillement, le besoin de méditation pour se libérer soi-même et offrir une évasion au coeur, à l'âme mais aussi aux sens. En effet, la méditation permet d'éveiller nos sens, d'en prendre conscience et de les écouter.
Avec ce poème, on dépasse le stade de la pensée et on éveille ses sens au point de ne plus réfléchir, de ne plus penser. La liberté de soi se gagne dès lors par la sensation et non plus par le recueillement.
Ici, l'harmonie du poète naît des sensations. Cette pure sensation lui vient des sens (bleus d'été, fouler, picoté) sans réféchir, avec innocence et liberté (tête nue).
Puis, dans le deuxième quatrain, le poète rêve et s'évade avec les sensations qui emportent l'imaginaire. Ce bain de sensations l'emporte et va éveiller son amour.
Les sens vont mener le poète loin, bien loin, dans une harmonie fusionnelle avec la Nature qui lui offre amour et liberté. La Nature parvient dès lors à offrir au poète ce qu'il pourrait obtenir avec la présence d'une femme.
La semaine passée, j'ai évoqué le recueillement, le besoin de méditation pour se libérer soi-même et offrir une évasion au coeur, à l'âme mais aussi aux sens. En effet, la méditation permet d'éveiller nos sens, d'en prendre conscience et de les écouter.
Avec ce poème, on dépasse le stade de la pensée et on éveille ses sens au point de ne plus réfléchir, de ne plus penser. La liberté de soi se gagne dès lors par la sensation et non plus par le recueillement.
Ici, l'harmonie du poète naît des sensations. Cette pure sensation lui vient des sens (bleus d'été, fouler, picoté) sans réféchir, avec innocence et liberté (tête nue).
Puis, dans le deuxième quatrain, le poète rêve et s'évade avec les sensations qui emportent l'imaginaire. Ce bain de sensations l'emporte et va éveiller son amour.
Les sens vont mener le poète loin, bien loin, dans une harmonie fusionnelle avec la Nature qui lui offre amour et liberté. La Nature parvient dès lors à offrir au poète ce qu'il pourrait obtenir avec la présence d'une femme.
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